Quand un chiot transforme une existence, de la survie à la vie

L’histoire de Pascal et Tom

Il y a des rencontres, des hasards qui changent une vie. Celle de Pascal et de Tom, un jeune chiot passé chez moi en famille d’accueil, en fait partie.

Cette belle histoire a été rendue possible grâce au hasard, aux encadrants hospitaliers de Pascal, à la SPA de Strasbourg et, peut-être, j’ose l’espérer, un peu grâce à moi.

Cette aventure est le reflet du lien Homme-Chien. Un lien puissant qui lorsqu’il est guidé, accompagné avec patience, bienveillance, empathie, et méthodes éducatives ajustées au duo maître/chien peut transformer une vie.

Cette vie, c’est la leur.

AVANT TOM, UN QUOTIDIEN DIFFICILE

Avant l’arrivée de Tom, Pascal traversait une période très compliquée. Sa maman était malade, il avait perdu ses cochons d’Inde l’année précédente, et il essayait tant bien que mal de survivre à une dépression de longue durée.

Pascal se rendait trois demi-journées par semaine à l’hôpital de jour, et ses troubles obsessionnels compulsifs occupaient une grande partie de son temps et de son énergie.

Dans son suivi, on lui avait demandé d’évaluer ses TOC pour en mesurer l’intensité : Pascal était à 85 %, c’est-à-dire qu’il passait environ une demi-journée chaque jour à lutter contre ses rituels. Les journées s’enchaînaient, souvent sans but réel, avec une fatigue mentale importante.

LA RENCONTRE :

Tom, encore chiot, avait été trouvé au bord d’une route et apporté à la SPA. Il est venu vivre chez moi en famille d’accueil, à peine sevré. Comme tous les animaux dont je prends la responsabilité, j’ai initié les bases : la socialisation, la propreté, la marche en laisse, la gestion des émotions… Le travail était à poursuivre.

Le hasard a voulu que je sois à la SPA de Strasbourg avec Tom le jour où Pascal, accompagné par une personne de l’hôpital, est venu rencontrer la directrice. L’idée pour l’équipe soignante était simplement de faire un tour et de discuter d’une éventuelle adoption.

Mais Tom a vu Pascal et la magie a opéré.

L’énergie du chiot a immédiatement provoqué un vrai sourire sur le visage de Pascal. Ce fut le début d’une belle histoire.

Dès la première rencontre, quelque chose s’est passé : un regard, une douceur réciproque. Tom est allé spontanément vers Pascal, et c’est comme si le contact s’était fait naturellement, sans effort.

UNE NOUVELLE DYNAMIQUE DE VIE :

Très vite, Tom a changé le rythme de Pascal. Adopter un chien, c’est une chose. Apprendre à l’éduquer, en est une autre ! Et parmi les tocs de Pascal, la préoccupation de la propreté a une place non négligeable.

Un chiot n’est pas propre du jour au lendemain, mordille, court partout et nécessite de s’occuper de lui, de l’aimer, mais également de lui mettre un cadre.

Lors de ma seconde rencontre avec Pascal, il a fallu que je change légèrement les règles de la maison. Oui, le chien sur le canapé, c’est salissant… Mais Tom encore bébé et de race type Yorkshire avait encore besoin de proximité corporelle.

Pascal a consenti à mettre Tom sur le canapé qui s’est lové immédiatement contre lui. Ensemble dans le même « panier », c’est plus sympa pour faire des câlins en regardant la télé. Un lien indéfectible venait de naître.

Aujourd’hui, Tom dort même dans le lit de Pascal, alors qu’au début, il fallait mettre une serviette sur le canapé avant de s’asseoir dessus.

Pascal à failli tout lâcher lorsque sa maman est décédée mais l’amour est toujours plus fort que tout et il a tenu bon, pour Tom. Ensemble ils ont appris !

Un chiot ça fait pipi et caca dans l’appartement et pour quelqu’un qui a des tocs de propreté cela peut engendrer beaucoup de stress.

La première fois que Tom à réclamé la porte restera dans les annales ! À 5 heures du matin, il a chouiné devant le lit. Pascal, avec qui nous avions beaucoup échangé sur le sujet, s’est immédiatement précipité dehors avec Tom. Et c’était gagné ! Les alèses pouvaient enfin disparaître.

Peu à peu, Pascal a pris confiance.

Pouvoir emmener Tom partout, pousse Pascal à faire de nouvelles choses. Dans un premier temps, il a fallu apprendre à Tom à bien se tenir au café de son village. Pascal et Tom se sont régulièrement entraînés. Aujourd’hui, Pascal peut emmener Tom au restaurant.

Faire des randonnées devient un plaisir puisque les rituels des balades se font par tout temps, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Les balades permettent de dire bonjour à d’autres gens et parfois de leur parler. Très bientôt, ils partiront en vacances ensemble !

En ce moment, Pascal ne ressent plus le besoin d’aller à l’hôpital de jour.
Les promenades sont devenues des rituels positifs, des repères dans la journée. Il a retrouvé le plaisir de sortir, de bouger, de rencontrer d’autres personnes parfois.

Les TOC, qui prenaient autrefois une demi-journée, se sont peu à peu atténués (10 % de tocs maximum par jour): les temps consacrés au chien, les soins, les moments de jeu, ont rééquilibré son quotidien. Tom a apporté une présence rassurante, sans jugement, qui aide Pascal à canaliser son attention et à apaiser ses angoisses.

Par amour, Pascal accepte désormais les traces de pattes, la longe un peu sale, le pantalon taché… Ce n’est plus un problème : c’est la vie, c’est Tom.

LE ROLE DU CHIEN, UN MEDIATEUR NATUREL

Ce que montre l’histoire de Pascal, c’est que le chien peut devenir un
véritable médiateur émotionnel.

Il ne “guérit” pas, bien sûr, mais il ouvre des portes : vers la responsabilité, le mouvement, la communication, la confiance.

Un chien aime sans condition et cet amour comble le vide qu’il peut parfois y avoir dans nos vies. Il remet du pep’s, de l’élan, de la joie, du sens.

Avec un accompagnement adapté, à la fois pour l’humain et pour le chien, cette relation devient un levier extraordinaire d’équilibre et de mieux-être.

UNE HISTOIRE QUI INSPIRE

Aujourd’hui, Pascal continue de progresser, et Tom est un compagnon joyeux, attentif et profondément relié à lui.

Pour moi, éducateure canin, c’est une immense fierté d’avoir participé à cette rencontre. Je remercie toutes les personnes qui ont rendu cela possible : les encadrants soignants de l’hôpital, la SPA de Strasbourg, et tous ceux qui, comme moi, croient en ce duo hors du commun.

Chaque chien a le pouvoir d’apporter quelque chose d’unique à l’humain qui l’accueille, à condition qu’on lui donne les bons repères avec la patience et la bienveillance nécessaire pour s’exprimer pleinement.

Chaque chien, chaque humain est unique et le lien fort qui les unit l’est aussi.

L’histoire de Pascal et Tom n’est pas seulement celle d’un homme et de son chien ; elle révèle combien le lien avec l’animal peut devenir un soin vivant, une passerelle subtile et délicate entre la souffrance et la renaissance, un élan vital vers la lumière.

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