Comprendre les codes canins

Pressions douces et recadrages 

Entre chiens, la communication est fine, parfois mal comprise des humains. Cette séquence, que beaucoup interpréteraient comme une « bagarre », illustre en réalité une communication canine claire et maîtrisée : un recadrage précis, net et sans débordement.

Mes clients le savent, je sais quand il faut intervenir, mais j’insiste aussi sur l’importance de laisser les chiens vivre leurs interactions sociales. Tant que cela reste sain, équilibré et respectueux, les chiens savent se dire les choses entre eux.

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COMPRENDRE LE LANGAGE CANIN ET SES NUANCES : 

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Le langage canin n’est pas une science figée. Il dépend à la fois de la race, de l’histoire de vie du chien, et de l’attitude de son référent humain, qui influence lui aussi la qualité de la communication.

Les chiens se reconnaissent entre races et s’apprécient souvent davantage lorsqu’ils se ressemblent. Eh oui, les chiens aiment être entre « semblables » : la communication entre eux devient alors plus fluide, plus naturelle.

Même s’il existe tout de même de grandes généralités comportementales, toutes les races ne “parlent” pas exactement la même langue. Par exemple, un molosse avec ses yeux en amande et sa tête comme « liftée », ne communiquera pas toujours clairement avec un chien primitif, dont la queue portée haut pourra être interprétée comme une menace. Ces différences morphologiques et leurs postures, communes à toutes les races, peuvent facilement créer des malentendus comportementaux.

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Cette attitude souvent observée comme poser (ou tenter de poser) la tête sur le dos d’un congénère, peut avoir plusieurs significations selon le contexte et l’attitude globale de l’animal , son état émotionnel : invitation au jeu, test social, ou mise sous pression discrète : 

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Une interaction sociale neutre : 

Elle peut être un test social, un signal non conflictuel, notamment chez les jeunes chiens ou chiens sociables pour voir comment l’autre va réagir, une façon douce de créer un contact sans menace apparente. Dans un contexte de jeu, cela peut s’apparenter à une « tape sur l’épaule ». Si les deux chiens sont détendus et qu’ils inversent les rôles régulièrement cela peut faire partie du répertoire comportementale du jeu.

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Un comportement de contrôle : 

Poser la tête sur le dos d’un congénère peut aussi être la prémisse d’un comportement beaucoup plus intrusif : tentative de chevauchement, morsure ou soumission sèche. C’est une manière pour celui qui initie l’action de tester les limites de l’autre. Selon la réaction de celui qui la subit ce genre d’interaction peut être saine ou au contraire évoluer vers un recadrage.

Cette forme de mise sous pression « douce » n’est pas forcément perçue comme agressive par les humains, mais elle a bien pour fonction de permettre à celui qui agit de prendre le contrôle sur celui qui subit.

Elle peut être précédé ou suivi d’autres signaux de ‘contrôle social’ : monter sur le dos, gérer les déplacements, etc…

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OBSERVER AVANT D’INTERVENIR : 

Ce comportement n’est pas toujours agressif, mais il peut être intrusif ou inconfortable pour le chien qui subit.

D’où l’importance d’observer attentivement :

• Le chien initiateur est-il tendu ? Fixe-t-il du regard ?
• L’autre se fige-t-il ? Tente-t-il de s’éloigner ?

Lire ces signaux permet de comprendre si l’interaction reste saine ou si elle risque de basculer.

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EN REEDUCATION, LA MUSELIERE EN OUTIL DE TRAVAIL : 

Dans le cadre d’un travail de rééducation avec les congénères, je choisis systématiquement d’équiper le chien d’une muselière lors de la première rencontre.

Elle évite toute surenchère émotionnelle en cas de tension (et donc de morsure avec blessures), tout en me permettant de laisser les chiens communiquer librement.

C’est un outil de contention douce, essentiel pour garantir la sécurité sans entraver la communication naturelle et si besoin, d’intervenir sans danger.

Elle fait donc partie intégrante de ma démarche : garantir la sécurité tout en laissant place à une vraie lecture comportementale.

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EXEMPLE CONCRET : 

Dans cet extrait de séance, un Dogue argentin en rééducation tente d’imposer sa présence face à Poca, mon Esquimau du Groenland. Il tente de tester les limites de Poca qui déclenche un recadrage juste et lisible.

Elle s’arrête, lui fait face, ne le regarde pas directement, se fige et se laisse renifler. Il est très intrusif dans son approche, mais elle laisse faire, allant même jusqu’à bouger sa patte arrière pour qu’il puisse renifler tout à son aise. Elle tolère, mais jusqu’à un certain point.
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Quand il tente d’aller plus loin et de « voir ou est la limite », il la trouve. Poca lui exprime clairement son désaccord. Le Dogue refuse d’accepter le recadrage et monte d’un cran. Elle n’hésite pas à monter elle aussi, à son niveau, jusqu’à ce qu’il cède.
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On voit d’ailleurs que le « jeune » accepte finalement le recadrage avant que Poca ne s’arrête. Elle redescend lorsqu’elle est sûre qu’il a compris. Ici le Dogue argentin est muselé pour la première rencontre. C’est une précaution indispensable pour éviter tout risque d’escalade.
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Laisser les chiens se parler, c’est leur offrir la possibilité d’apprendre les codes, de poser des limites, et de renforcer des relations équilibrées.
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 Cette vidéo illustre à quel point le langage canin est subtil, et pourquoi il est essentiel de le comprendre avant d’intervenir trop vite.
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 À RETENIR :

 Tous les gestes entre chiens ne sont pas ludiques

 La tension peut monter sans bruit

 Un recadrage clair n’est pas une bagarre

 Sécurité + observation = clé d’un travail respectueux

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Le « PAS BOUGER »

Le « PAS BOUGER » ou la « Stabilité Émotionnelle » chez le chien. 

Ci-dessus, petite vidéo de tout le travail de « stabilité émotionnelle » via un exercice que j’explique en cours et que je demande aux personnes de mettre en place : Le « PAS BOUGER ». TOUT LE MONDE PEUT Y ARRIVER.

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La stabilité va permettre au chien de contrôler son corps et son esprit par un ordre : « PAS BOUGER ». Cela permet au maître d’apprendre à son chien à rester connecté à lui, sans bouger. Cela va également aider le travail lors de croisement avec des congénères mais aide aussi à l’apprentissage de la solitude et de l’ennui.

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DANS LA PREMIÈRE PARTIE : 

Je travaille de manière latérale. Les mouvements de mon corps sont doux, lents et je récompense régulièrement le chien en réitérant mon ordre pour indiquer que malgré la récompense friandise, l’ordre est toujours valable. Je n’hésite pas à passer devant, derrière. 

Je finis l’exercice sur l’arrière avec une « récompense jackpot ».

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DANS LA DEUXIEME PARTIE : 

Le travail sur l’avant et sur l’arrière peut être difficile pour un débutant. Je n’hésite pas à mettre du rythme, des mouvements qui peuvent donner envie de bouger à Décibelle mais elle ne bouge pas puisque mon ordre est verrouillé.

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Je vais récompenser régulièrement le chien. Et je n’hésite pas à changer sa position à mon arrivée près de lui, puis le remets en position et repars.

Ma récompense en cours d’exercice est différente de la « récompense jackpot ». Je récompense (jackpot), libère et n’hésite pas à refaire un exercice. Un jackpot ne signifie pas la fin de la session de travail mais la fin de cette cession « PAS BOUGER ».

Lors d’un abandon

Les premières 48h sont importantes pour le bien-être futur de l’animal et la confiance qu’il va accorder aux soigneurs.

Marie, responsable du chenil de la SPA de Strasbourg a fait appel à moi, pour cette approche délicate avec Ciera. Les maîtres mots sont : patience et douceur.

Dans cette vidéo, vous pourrez découvrir les clefs d’une confiance installée :

Dans un premier temps, je l’ignore. Je suis calme à l’intérieur. Je ne vais pas à la rencontre de Ciera, ni par les mouvements, ni par le regard (langage canin).

Je la laisse m’observer et me jauger. Les friandises distribuées permettent à Ciera d’associer ma présence à un environnement positif. Et si je parle, c’est extrêmement doucement, calmement.

J’attends qu’elle ait envie de m’approcher, envie de me rencontrer. C’est à elle de faire le premier pas vers moi.

A présent Ciera a plus confiance en l’humain et pourra partager de beaux moments avec les soigneurs qui font un travail extraordinaire avec les animaux.

Merci à la SPA de Strasbourg pour son dévouement à la cause animale et de sa confiance.

cf. Article / Accueillir un chien

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La muselière

Apprentissage de la muselière sur Rio un chien de refuge (SPA de Strasbourg)

DEUX FACONS DE FAIRE :

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1ère étape :

Travail montré : Lanière ouverte, on récompense Rio systématiquement dès qu’il a le nez dans la muselière. Je ne dis rien, le chien propose de lui même. Sur des chiens démarrant vraiment l’exercice la voix accompagne la récompense.

2ème étape :

Lanière de la muselière large, on récompense Rio systématiquement dans la muselière quel que soit l’ordre donné ou même pour rien. La voix accompagne la récompense.

ATTENTION : Le travail de la muselière se veut adapté à chaque chien, n’essayez pas d’appliquer cette technique avec un autre chien sans l’avis d’un éducateur(e) canin. Chaque chien est différent. Un chien = une façon de faire adaptée à l’animal.

cf. Article / La muselière