Comment bien choisir son éleveur ?
Qu’est-ce qu’un éleveur ?
Pour moi, il y a une évidence ! Élever est d’abord un acte d’amour, un acte de passion.
Un bon éleveur est avant tout un passionné, du chien, et/ou de la ou les races qu’il élève. Que soit au sein d’un élevage professionnel ou familial.
Un éleveur souhaite faire perdurer la ou les races qu’il élève. Il crée, entretien ou améliore une race sur de nombreuses années. Il entretient ses locaux, soigne, alimente ses animaux, mais aussi, veille au bon développement de ses chiots et à leur placement.
Comment reconnaître un naisseur d’un éleveur ?
On distingue deux grandes catégories d’élevage :
– Familial : La vente de chiots ne constitue pas la source principale de revenu. Souvent, ce sont des éleveurs qui disposent de moins d’une dizaine de femelles.
– Professionnel : L’élevage est la principale source de revenu de l’éleveur et occupe tout son temps.
Dans ces deux catégories d’élevage, il y a des ELEVEURS et des NAISSEURS :
DANS UN ELEVAGE FAMILIAL :
– Le naisseur : C’est celui qui a fait reproduire Kiki avec Nénétte par accident (Kiki a sauté la clôture) ou qui a fait saillir Nénétte afin qu’elle connaisse les joies de la maternité. Celui qui veut une descendance de Kiki ou se rembourser le prix de Nénétte (s’il peut se faire du bénéfice, c’est un plus).
Ce naisseur là, ne connaît rien du travail que demande une portée. Ses chiots sont souvent bradés sur le net, jamais inscrit au LOF (Livre Origines Français).
– L’éleveur : Il possède moins de 10 chiens. Tous ses chiens sont inscrits au LOF. Il est passionné la race et les races qu’il élève et peut vous en parler pendant des heures. Ses chiens sont souvent primés en compétitions de beauté ou de travail. Il sélectionne les familles à qui il vend.
DANS UN ELEVAGE PROFESSIONNEL :
– Le Naisseur : Il ne porte aucun intérêt autre que financier à ses chiots (souvent, les chiens sont élevés dans des box sans voir autre chose que la paille qui protège le sol). Il peut avoir plus d’une cinquantaine de chiots à l’année. Certains de ces naisseurs reproduisent les races à la mode sans intérêt pour la race elle-même (Berger Australien merle, Malinois, etc.).
– L’éleveur : L’éleveur possède une formation et est déclaré. Ses chiens sont inscrits au LOF. Il porte une attention particulière à sa génétique. Ses reproducteurs sont un minimum primés en compétition de beauté ou de travail.
Il existe néanmoins quelques éleveurs qui vendent des chiots sans LOF. Ils sont tellement rare que la sécurité reste l’achat d’un chiot LOF.
Combien de races dans un élevage ?
Si l’éleveur produit quatre à cinq races je le qualifierai plus facilement de naisseur. Comment peut-on vouloir faire évoluer correctement une race lorsqu’on en élève cinq ? Que désire-t-on en ce cas ?
Il est évident qu’une race pour un éleveur professionnel cela n’est pas toujours rentable. Certaines races ont un taux de faible prolificité (peu de chiots à chaque portée donc un faible taux de rentabilité), des difficultés de mise-bas,… Cela peut expliquer le choix de l’éleveur de produire plusieurs races afin de rentrer dans ses frais (une femelle pleine demande une attention toute particulière : échographie, nourriture spécifique, etc…).
Je trouve que deux races sont un choix raisonnable. Cela permet à l’éleveur de produire des chiots de qualité, selon l’évolution qu’il souhaite donner à une race tout en gardant de la flexibilité dans son travail.
Pourquoi telle ou telle race ?
Les naisseurs élèvent une race pour son intérêt pécuniaire. Les éleveurs sont des passionnés de l’animal qu’ils élèvent et dressent.
Par exemple, les éleveurs de Malinois qui ne font pas de disciplines de travail avec leurs reproducteurs sont à bannir. Comment voulez-vous avoir un bon chien de travail si ses parents n’ont pas un minimum de bases ? Comment savoir alors que la génétique du travail est bonne ?
Mon prochain chien sera un Malinois, chien de travail par excellence. Je choisirais un éleveur dont les reproducteurs auront un brevet (ou équivalent) dans des disciplines de travail spécifiques, puisque je souhaite avant tout un chien de rigueur dans mon quotidien.
N’hésitez pas à demander à l’éleveur pourquoi il élève cette race-là spécifiquement : Est-ce pour sauver une race ? Pour créer une nouvelle race ? Pour améliorer ou maintenir une race ?
Un naisseur ne voit pas l’intérêt de faire confirmer ses chiens au LOF (compétition de beauté) et ne vous vendra donc pas de chiots inscrits au LOF. Des papiers spécifiques sont à fournir à l’acheteur lorsque un chiot est inscrit au LOF.
Le naisseur, a-t-il conscience des problématiques des races qu’il élève ?
Lorsqu’un marchand fait reproduire un mâle dit chihuahua de 5 kg (3kg max si LOF) avec une femelle de 2kg, c’est un naisseur, pas un éleveur.
Comment et où les chiots sont-ils élevés ?
L’entretien des locaux est primordial lorsque l’on élève des chiens. Le bien-être des adultes comme des chiots doit être respecté.
Faut-il traverser tout l’élevage au risque de le contaminer avec nos germes extérieurs pour pouvoir voir chiots et parents ?
Un éleveur professionnel aura toujours des locaux dédiés. Si le vendeur vous annonce posséder plus de 10 reproducteurs à la maison, fuyez. Les locaux dédiés aux chiens ou tout du moins à la mise-bas et à l’éducation des chiots permettent de respecter les règles sanitaires de la législation et sont donc indispensables.
En élevage familial : les chiots, sont-ils dans la pièce commune depuis leurs naissances avec tous les risques de contamination que cela comporte où sont ils dans une pièce dédiée avec accès à la pièce de vie pour découverte du monde ?
Si le sol est en moquette ou en bois, fuyez : les facteurs de germes doivent être nombreux.
Créer, Entretenir, Améliorer par la sélection génétique :
La génétique d’un chien, c’est ce qui définit sa couleur, son poil, mais aussi ses maladies. Pour créer, entretenir ou améliorer une race chez le chien, il faut quelques notions de génétiques pour viser à l’eugénisme.
L’Eugénisme chez le chien est une normalité : On veut éliminer de la reproduction tous les sujets qui ne correspondent pas aux critères physiques et psychologiques fixés dans telle ou telle race.
Exemple : La couleur dite « Merle » est interdite chez le Bouledogue. Les Bouledogues qui naissent tricolores doivent donc être stérilisés et on ne fait plus reproduire le mariage qui a engendré cette tare. Pour aller plus loin l’ensemble de la portée devrait être stérilisé.
L’eugénisme chez le chien à également du bon puisqu’il pousse les bons éleveurs à s’assurer que leurs reproducteurs sont exempts de maladies héréditaires : la dysplasie rénale ou des hanches ou des coudes, la sensibilité médicamenteuse, la maladie valvulaire mitrale dégénérative, la myélopathie dégénérative, la cataracte, etc…. pour n’en citer que quelques-unes.
Ces maladies changent en fonction des races. Il faut se renseigner auprès du vendeur de l’animal que l’on démarche pour voir qui va prendre le temps de vous l’expliquer.
Avec l’avènement d’internet et de la génétique, il est devenu de plus en plus facile de faire des suivis génétiques des chiens. Les tests génétiques concernant certaines maladies sont de plus en plus gages de sérieux de la part des éleveurs. Faire les tests génétiques sur ses reproducteurs n’est pour moi pas suffisant, encore faut-il que les résultats soient bons !
Exemple : La dysplasie des hanches possède divers niveaux d’intensité : A/A excellent ; D/D défaillant extrême et tout ce qui est entre les deux est variable.
– Un chiot issu d’un parent A/A et d’un parent A/B (un côté bon, un côté légèrement atteint) : OK avec risque de chiot A/B
– Un Chiot issu de deux parents A/B : Trop de risques dans ce mariage. Si l’un des reproducteurs possède des tests génétiques plus que A/B, il est pour moi à retirer de la sélection génétique (ce vendeur est donc un naisseur, il est à fuir).
Pourquoi ce mariage ?
Un éleveur choisit ses animaux pour leurs aptitudes qu’il estime devoir perpétuer dans un but de stabilisation ou d’amélioration de sa race (physique ou psychologique).
Un naisseur court trop de lièvres à la fois. Il tente de reproduire un trop grand nombre de caractères et ne peut pour moi y parvenir. Ou il pratique la sélection sur le seul choix des caractéristiques physiques de ses reproducteurs faisant fi de leur généalogie.
Concernant le taux de consanguinité, aujourd’hui, les éleveurs consciencieux font des recherches, mais ils sont encore trop peu à pouvoir transmettre le taux de consanguinité de leurs lignées.
Exemple : la couleur merle du berger australien est dû à un haut taux de consanguinité (c’est une tare qui se voit, belle certes, mais liée à des tares invisibles : chien aveugle, sourd, etc…).
Le naisseur n’a pas de scrupule à faire reproduire des chiens à la génétique défaillante. Certains vont même jusqu’à faire disparaître de petits défauts physiques pour qu’extérieurement l’animal soit le plus parfait possible et ainsi justifier le prix de la saillie ou des chiots.
Il y a des tares, défaillances que vous ne pouvez pas voir ou déceler malgré des tests génétiques.
Exemple : un mâle vous semble parfait de prime abord, or il a été opéré d’un ectropion (la paupière est tombante et découvre ainsi la partie rosée et sensible, de l’œil), et aucun test génétique ne permet de le savoir.
En effet, c’est une maladie héréditaire qui rend le chien très sensible des yeux. Lorsque les vétérinaires opèrent cette maladie, ils tirent la paupière du chien pour la faire remonter. Le défaut physique n’apparaît plus, le mâle fait de beaux résultats en concours, mais il est tout de même porteur sain. Prendre un chiot de ce mâle, c’est prendre le risque d’avoir des soucis oculaires sur sa descendance. Ce genre de pratiques trompeuses est aujourd’hui impossible à déceler.
Comment se déroule le développement du chiot jusqu’à la vente ?
Si le choix des reproducteurs est important, la façon dont la femelle va être prise en charge durant toute la période de gestation ainsi que la naissance et le sevrage des chiots le sont tout autant.
Les chiennes doivent avoir durant la gestation, puis la période de sevrage des chiots, des temps de sorties adaptés, une alimentation adéquate ainsi que des moments de tranquillité (nécessaire à son bien-être).
Les chiots quant à eux :
– De 0 à 14 jours : de la naissance à l’ouverture des yeux : l’éleveur, a-t-il biberonné ? Les chiots biberonnés seront plus proches de l’homme, mais manqueront peut-être de certains codes s’ils n’ont jamais ou trop peu été en contact avec d’autres chiens.
Le vendeur, a-t-il manipulé les chiots ?
Cela est important de manipuler les chiots dès leur naissance pour les habituer à la main de l’Homme.
– De 14 à 21 jours : ouverture des yeux jusqu’à ce qu’ils entendent : l’éleveur doit offrir un environnement calme. Pas de visite pour le bien-être de tous et la sécurité sanitaire. À cet âge-là, on attrape vite la mort.
C’est le moment où l’on propose un coin pipi et un coin dodo. Les premiers jeux.
– De 21 à 90 jours : les premiers apprentissages : les chiots apprennent alors beaucoup. On offre un environnement qui s’enrichit (musiques, sons, odeurs, couleurs, sensations, coups de feu, voitures, etc…). Ils doivent être jusqu’à 9 semaines avec leur mère qui va leur apprendre les règles et codes à tenir lorsque l’on est un chien.
C’est à ce moment-là, que l’éleveur doit encourager le contact avec des personnes de tout âge, toute ethnies, avec d’autres races d’animaux (chats, chevaux, poules, poissons, dinosaures, licornes, etc…). C’est le moment ou certains éleveurs proposent de venir voir le chiot.
C’est à ce moment-là que le comportement de chaque chiot se dessine et que l’éleveur peut alors commencer à les repérer : le gourmand qui court à la gamelle, la petite brute qui tape sur les copains, le casse-cou qui préfère explorer le monde, le timide.
Acheter à 2 ou 3 mois ?
Entre son deuxième et troisième mois de vie, le chiot va intégrer la nouveauté comme une normalité. Durant cette période de socialisation le chiot doit découvrir de nouvelles choses (licornes, orages, coups de feux, paddle, kayak, vélos, motos….). Plus il va en découvrir, plus il sera apte à s’adapter plus tard. C’est aussi le temps de la séparation d’avec sa mère et la fratrie.
Plus l’éventail des choses découvertes jeune sera grand, plus le chien futur sera serein face à la nouveauté et à l’environnement extérieur.
Entre deux et trois mois, c’est donc le moment le plus important pour découvrir le monde lorsque l’on est un chiot.
Si l’éleveur que vous sélectionnez fait un vrai travail de socialisation et de préparation à la vie du chien adulte, vous pouvez prendre un chiot à 12 semaines. Il aura pris le temps de séparer le chiot de sa mère et de sa fratrie, de lui faire découvrir le monde.
Les éleveurs qui font cela sont peu nombreux, prenez le temps sur place d’observer les chiots avant de choisir.
Un chiot pris trop tôt quand on n’a pas le temps de le former à n’avoir peur de rien ou qu’on ne sait pas faire, cela peut faire plus de mal que de bien. Il est alors préférable de choisir un chiot à 3 mois ouvert au monde par l’éleveur.
Comment un vendeur sélectionne-t-il ses clients ?
Il y a des questions essentielles que vous posera un éleveur et non un naisseur : Pourquoi voulez-vous la race qu’il élève ? Voulez-vous un chien de compagnie ou de sport ? Avez-vous des notions de temps quotidien consacré à votre futur ami ? Avez-vous une famille ? Êtes-vous une personne âgée ? Un jeune couple ? Seul(e) ? Est-ce votre premier chien ? Où vivez-vous ?
Chaque chiot va être adapté à un futur maître.
Si vous voulez un Husky parce que c’est mignon, mais que vous n’êtes pas marcheur ou sportif du tout, un éleveur cohérent ne vous vendra pas de Husky. Pareillement, qu’une Mamie qui souhaite un Malinois ne devrait pas réussir à en acheter un.
En conclusion, un éleveur va prendre le temps de vous expliquer la race, ses lignées. Il va vous conseiller en vous expliquant les spécificités, aptitudes et tempérament de la race qu’il élève.
Un éleveur accompagne ses chiots au-delà de leurs temps chez lui et offre un suivi à ses clients. Il vous proposera de replacer le chiot si vous revenez sur votre décision. Il souhaitera des photos de l’évolution du mariage de ses reproducteurs. Certains pratiquent même des balades de retrouvailles régulièrement.
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