La muselière est un outil de gestion qui limite certaines réactions chez le chien, assurant ainsi une sécurité indispensable. Elle est vitale dans la rééducation de chien réactif (envers les humains et/ou ses congénères).

Bien intégrée dans le processus éducatif, elle permet au chien de l’accepter pleinement et d’interagir sereinement avec son environnement sans risque de morsures.

Bien utilisée, elle est bénéfique et indispensable pour un chien dans une situation donnée : Une muselière introduite positivement devient un outil de sécurité, permettant au chien de travailler, d’interagir et d’évoluer en toute sérénité malgré ses difficultés. Elle favorise l’apprentissage et l’inclusion du chien.

BIEN CHOISIR / BONNES PRATIQUES :

Pour être efficace et respectueuse du bien-être animal, la muselière doit être parfaitement adaptée à la morphologie du chien.

Je préconise l’utilisation d’une muselière dite « panier » ou « cage ». Ce type de muselière est suffisamment large en hauteur pour que le chien puisse ouvrir la gueule (possibilité de bâiller ou de tenir une balle) afin de haleter correctement.

→ Le chien régule sa température par le halètement, il est donc vital qu’il puisse ouvrir la gueule et être tout à son aise pour le faire.

→ Une muselière ajourée est importante pour que le chien communique. Il peut ainsi être compris et vu par les humains ou congénères avec lesquels il interagit.

→ Enfin, la muselière doit être suffisamment longue pour laisser environ un centimètre de marge devant la truffe, afin que le chien puisse boire, flairer et explorer son environnement sans être entravé. Cela doit être perçu comme une seconde peau.

Dans la vie quotidienne, il est des situations où l’apprentissage de la muselière chez le chien est particulièrement utile (transport en commun, par exemple). Il est essentiel d’habituer l’animal à porter une muselière avant qu’elle ne soit nécessaire.

L’idéal est que le chien perçoive la muselière comme un équipement familier et non comme une contrainte soudaine imposée dans un contexte stressant. Autrement dit, mieux vaut qu’il sache la porter sereinement sans en avoir besoin, plutôt que de se retrouver dans une situation où son port est indispensable, mais où il n’y est pas préparé.

L’apprentissage de la muselière doit être progressif, étape par étape, en respectant le rythme du chien, avec un renforcement dit positif (ajout de friandises, valorisation orale ou caresses).

Dans un premier temps, il s’agira d’inciter le chien à introduire son museau dans la muselière de lui-même. Pour vous guider, je vous invite à consulter cette vidéo : (bientôt en ligne)

Une fois ce comportement bien acquis, on prolongera progressivement le temps durant lequel le chien laisse son museau à l’intérieur, avant de passer à l’étape de fermeture.

Chaque étape doit être validée et consolidée avant de passer à la suivante afin que le chien voie la muselière comme neutre ou positive, comme pourrait l’être un collier.

La muselière peut être portée par le chien pendant une durée relativement longue, à condition qu’elle soit bien adaptée et que l’animal y ait été correctement habitué.

Toutefois, son utilisation ne doit pas être excessive : il est déconseillé de laisser un chien porter une muselière en continu pendant six heures, par exemple. Il est essentiel de prévoir des pauses régulières pour garantir le confort, le bien-être et la capacité du chien à se détendre.

En cas de doute sur le comportement de son chien ou SUR UNE SITUATION PARTICULIERE, il est essentiel de le museler afin de garantir la sécurité de tous :

VISITE VETERINAIRE

Lors d’une consultation vétérinaire ou d’examens médicaux approfondis, un chien peut réagir de manière inhabituelle en raison du stress, de la peur ou de la douleur. Même un animal habituellement calme peut, dans un tel contexte, adopter un comportement défensif, voire agressif, envers le vétérinaire ou son propre maître.

Habituer son chien à porter une muselière en amont permet de garantir la sécurité de tous les intervenants. Un chien familiarisé avec cet outil ne l’associera pas à des situations désagréables, ce qui contribue à réduire son stress et à faciliter le déroulement des soins.

TRANSPORTS

Dans les transports, nos amis à poils sont généralement les bienvenus à conditions de respecter les règles. Les chiens de petite taille convenablement enfermés, ainsi que les chiens muselés et tenus, peuvent être admis par l’exploitant des véhicules affectés au transport public de voyageurs (Art. R2242-3 du Code des transports).

La muselière joue ici un rôle préventif essentiel : elle permet de garantir la sécurité des autres usagers dans des environnements potentiellement stressants ou imprévisibles, comme une bousculade dans un bus ou une forte affluence dans le métro. Même un chien bien éduqué peut être surpris ou réagir de manière inattendue. Anticiper ces situations, c’est faire preuve de responsabilité.

REEDUCATION

Chez un chien ayant des réactions de peur ou d’agressivité envers les humains ou ses congénères, la muselière est un outil de gestion idéal. Elle permet de garantir la sécurité des autres sans couper la communication du chien.

Elle permet de mettre le chien en immersion (l’exposer progressivement à des situations sociales ou environnementales complexes) tout en limitant les risques lorsqu’il monte en émotions et/ou qu’il peut être débordé par le stress.

Par ailleurs, la muselière peut aussi être utilisée pour empêcher l’ingestion d’objets au sol, en complément d’un travail de rééducation visant à renforcer l’interdit. Chez un chien qui a tendance à ingérer des éléments dangereux, comme des cailloux ou des déchets, elle peut littéralement lui sauver la vie.

CADRE LEGAL CHIEN DE CATEGORIE

Certains chiens dits “de catégorie” (catégories 1 et 2 selon la loi du 6 janvier 1999, cf. Art. Chiens dangereux) ou considérés comme potentiellement dangereux en raison de leur comportement (suite à des tests d’évaluation comportementale, notamment après une morsure) sont soumis à une obligation stricte de port de la muselière dans les lieux publics et sur la voie publique (Art. 211-5 du Code rural et de la pêche maritime) .

Pour ces chiens, plus encore que pour les autres, la muselière doit être perçue comme une seconde peau. Son apprentissage doit être une priorité, débuté le plus tôt possible, de manière progressive, positive et bienveillante. L’objectif est qu’elle devienne un accessoire familier, porté comme un collier, sans stress ni inconfort.

LE PETIT +

Personnaliser une muselière en la customisant avec de la peinture ou des strass, ou en l’assortissant au collier, permet de casser l’image négative souvent associée à cet outil « délit de sale gueule ». Cela contribue à le normaliser et à le rendre plus acceptable aux yeux du public.

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